XIIème Colloque International de la S.F.R.P. 

2 et 3 décembre 2011, Limoges

Rites, Cultures et Relaxations

 

Médicaments et pratiques corporelles thérapeutiques et psychothérapiques sont ou prétendent être directement en prise sur l’état physiologique naturel du patient. Ils semblent en tout cas constituer la part représentative et médiatrice du charisme du soignant à incorporer par le patient : en effet le soignant est l’ambassadeur du sacré-divin ou scientifique selon les cultures, entre le malade fautif au regard des dieux ou bien entre le citoyen désinséré des normes de « la Santé » et la cohérence de son groupe culturel. Son médicament, sa parole, sa méthode sont incorporés comme soignants et ainsi relient et renforcent le patient.

La relaxation sollicite pour notre gouverne de thérapeute, la reconnaissance du magique et du sacralisé sinon du sacré au sein de notre pratique et du cadre culturel de celle-ci.

Dans cette optique, nous comparerons avec profit nos pratiques soignantes avec celles d’autres cultures et pourrons discerner notre héritage à l’égard de certaines ; à l’intérieur de notre culture, la comparaison s’affinera en considérant les pratiques psychothérapiques des relaxations entre elles et avec les pratiques médicales, nombre de psychothérapeutes étant au demeurant également prescripteurs.

Nous serons introduits d’emblée au cœur du problème en suivant l’histoire de la maladie grave d’Indo Pino, une shaman indonésienne des Célèbes, soignée par des shamans de sa tribu, puis par des ethnologues non médecins mais équipés, comme tout bon croyant occidental en la science médicale, d’une pharmacie miraculeusement adéquate : la guérison viendra avec l’acculturation préparée par la relation affectueuse, suffisamment soutenue par le groupe tribal, achevée par l’efficience du médicament, lequel sera rapidement intégré par la rescapée à la mythologie traditionnelle locale.